Conseil CASQY 26 avril 2014 : Reconstruire sur un champ de ruines
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Ils n’ont rien compris !

Pour un militant de gauche présent dans le public, le nombre de couleuvres à avaler fut nombreux !

Le président sortant, casaque PS, ouvre la réunion en déclarant sa confiance à la nouvelle équipe. Le nouveau président, sitôt élu (25 voix, 23 blancs), casaque UMP, rend un hommage appuyé à « son ami Robert » avec lequel il a eu « honneur et plaisir de travailler » (sic). Certes, ce passage de flambeau ne fait que confirmer nos soupçons sur ces deux personnages et les liens qui les unissent, justifiant pleinement notre combat contre le gros chancre orange qui a poussé du côté de la base de loisirs.

Mais dans la salle, le bleu marine est présent, juste devant moi. Les chuchotements échangés entre les supporters de la Marine montrent bien qu’ils sont confortés dans leur analyse sur la collusion entre les deux partis dominants.

La suite de la réunion révèle une curieuse conception de l’agglomération qui donne la prééminence à un club des maires avec pour objectif de se partager le gâteau suivant des règles qu’ils définissent eux-mêmes. Système que nous avions dénoncé lors du précédent mandat car ne correspondant pas à l’objectif de construction commune d’un projet de territoire comme le veut la loi.

Certes, nous pouvons comprendre que les maires aient à cœur, pour le bien de leur commune et de leurs habitants, de participer à l’exécutif communautaire. D’autant plus quand on connaît la notion de solidarité portée par le nouveau président : chaque commune doit pouvoir bénéficier des subsides de la CASQY au prorata de sa population. Avec un tel système, cher à la droite, les riches s’enrichissent et les plus fragiles ne peuvent jamais s’en sortir.

Mais n’y a t-il pas d’autre moyens que de concentrer les pouvoirs et de cumuler les mandats ? Quel montant d’indemnités touche le président, par ailleurs maire de Montigny ? Quel montant pour le Maire de la commune voisine, conseiller général et vice-président de la CASQY ? Comment s’étonner de l’incompréhension de la population ? Comment s’étonner que les électeurs se détournent des urnes ou se retournent vers celle qui dénonce la collusion entre les « grands partis » ?

Elus de gauche à la  CASQY, n’avez-vous pas entendu le désespoir du « peuple de gauche » face à la politique de Hollande/Ayrault/Valls ? N’avez-vous pas compris la défiance de la population par rapport à la classe politique exprimée par la très forte abstention dans nos communes ? N’entendez vous pas mugir le discours « tous pourris » ?

Un champ de ruines

Etes-vous devenus aveugles et sourds ? vos certitudes ont-elles été renforcées par les relativement bons scores dans les villes menées par la gauche ? Après la débâcle globale au niveau de SQY, la perte dramatique de ce « bastion de gauche », l’élection d’un président aussi falot qu’inconséquent, comment pouvez-vous vous rendre complice de cette droite dure qui progresse tapie derrière la bonhomie et l’accent méditerranéen de son chef de file ?

Car, comment mettre d’autres noms que complicité et capitulation quand, hier, nous avons constaté le champ de ruines de la gauche Saint-Quentinoise ? Pourquoi ne pas présenter, même symboliquement une candidature à la présidence ? Pourquoi accepter 2 Vice-Présidents supplémentaires par rapport à la loi, si ce n’est pour satisfaire « des amis « ? Comment voter pour les VP de droite aussi emblématiques que MM. Fourgous et Favier, sachant ce qu’ils sont capables de dire et de faire ? Comment accepter ces cumuls d’indemnités indécents pour le président assortis de ses « frais de représentation » (6 000 €/an = ½ SMIC) ? Comme se rendre complice d’une augmentation de train de vie avec un cabinet du président en croissance ? Comment, enfin, ne pas réclamer la parité de l’exécutif en commençant, par exemplarité, au sein des VP de gauche ?

L’espoir d’une reconstruction

Heureusement, deux conseillers de gauche ont osé se démarquer. Ne sont-ils pas les deux seuls conseillers communautaires authentiquement de gauche ? En tout cas, il représentent l’honneur de la gauche Saint-Quentinoise !

Parmi eux, nous sommes fiers de compter le seul élu écologiste, Olivier Pareja.

M. le Ministre de l’Education Nationale, Mme la conseillère régionale et première fédérale PS des Yvelines, M. le Conseiller Général, prenez de la graine auprès de votre jeune collègue Vivien Gasq, le 2ème élu communautaire de gauche. Il représente l’honneur de votre parti, son avenir.

Olivier, Vivien, nous avons confiance en vous. Vous constituez le socle sur laquelle la gauche Saint-Quentinoise doit se reconstruire.

J’appelle les maires de gauche, les cadres du PS et du PC à se ressaisir, à ne pas transformer ce « mariage de raison » en sombre collaboration ou en « adultère politique » … « Condamnés à travailler avec la droite », vous l’êtes assurément, mais continuer à construire SQY tout en n’abdiquant pas vos valeurs de gauche est possible … pour peu que vous ne restiez pas isolés dans votre tour d’ivoire.

Les assises de la gauche Saint-Quentinoise deviennent une urgence. Elles doivent être organisées par les partis politiques et non par les maires. Les parrains devront en être Olivier Pareja et Vivien Gasq.

Jean-Luc Manceau, 27/04/14