Le Plan Air Climat Energie Territorial (PCAET) est un outil de planification intercommunal destiné à :
· lutter contre le changement climatique
· développer les énergies renouvelables
· et maitriser la consommation d’énergie.
Cet outil est rendu obligatoire pour toutes les intercommunalités par la Loi sur la transition énergétique (2015).
La communauté d’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines (SQY) a ainsi travaillé depuis 2016 à la conception de cet outil. Il est en consultation publique encore jusqu’au 4 mars 2021. A l’issue de cette consultation, le PCAET sera approuvé par le Conseil communautaire en prenant en compte, le cas échéant, les remarques et observations du public.
SQY se fixe comme objectifs pour 2030 :
· la réduction de 40% des gaz à effets de serre (GES) par rapport à 1990
· la baisse de 20% de la consommation énergétique par rapport à 2012
· la croissance de 32% d’énergies renouvelables dans la consommation d’énergie finale.
Quels moyens d’action SQY compte-t-elle mettre en œuvre ?
La lecture attentive du Plan Climat nous indique que, malgré un travail de concertation important avec la population et les acteurs locaux pour identifier des pistes d’action, on peut déplorer que le Plan Climat de SQY ne comporte aujourd’hui aucun plan d’actions concret pour participer à la lutte contre le changement climatique et à la transition énergétique. Il suffit de lire les fiches projet du document « Plan d’action » : c’est une liste de vœux pieux sans aucune action concrète pour les prochaines années ! SQY se justifie comme suit dans une réponse à la Préfecture de région :« il ne serait pas opportun d’afficher un contenu précis dès aujourd’hui » ! Et ce, après 4 années de travail, rappelons-le !
SQY a développé en 2018 une plateforme collaborative en ligne « ESQYMO » où chacun.e peut déposer des propositions d’actions. Mais SQY a fait tellement peu de communication autour de cet outil collaboratif que les idées proposées n’ont remporté que peu de suffrages (14 au maximum) alors que 200 soutiens sont nécessaires pour l’adoption d’un projet. Cette plateforme collaborative, dont l’élaboration a certainement entraîné des dépenses financières pour la communauté d’agglo, semble avoir été purement et simplement abandonnée, alors que SQY se permet d’en faire encore l’éloge dans son « Rapport développement durable 2020 ».
L’association AIMES a mené une étude remarquable sur le PCAET de Saint-Quentin en Yvelines. Elle constate qu’ « il ne semble pas y avoir de réelle volonté de faire de l’économie circulaire et de proximité une vraie force pour notre territoire, alors qu’une étude récente réalisée par l’ADEME (Agence de la transition écologique) montre que le commerce de proximité a l’impact environnemental le plus faible, loin devant le commerce en ligne et la grande distribution ».
Quelles actions concrètes pour multiplier par deux la quantité d’énergie renouvelable produite sur le territoire d’ici 2030 ? Là encore, le PCAET n’en décline aucune, malgré des visées plus que modestes. Le Préfet de région souligne d’ailleurs que SQY pourrait atteindre un objectif beaucoup plus ambitieux puisque le « diagnostic montre que le potentiel de développement des énergies renouvelables sur [le] territoire est bien plus élevé (1744 GWh à comparer aux moins de 200 GWH de 2015) ».
SQY semble se reposer sur les associations volontaires pour porter des projets environnementaux, mais sans les accompagner financièrement. Comment les projets pourraient-ils se réaliser dans ces conditions ? Par ailleurs, peut-on faire reposer la transition énergétique de 12 communes sur la bonne volonté des citoyens et le volontariat des associations sans faire appel à des experts de la transition énergétique ? Où est l’ambition politique des élus de faire de la communauté « un acteur exemplaire de la transition énergétique », comme annoncé dans le PCAET ? Notons que le premier objectif mentionné par SQY dans le PCAET est de « maintenir et développer l’attractivité du territoire face au changement climatique ». Mais l’enjeu de la transition énergétique dépasse bien la simple attractivité d’un territoire. Il en va de la survie des futures générations.
Comme pour le Plan de Prévention du Bruit dans l’Environnement (PPBE), le PCAET est pris comme une contrainte et non comme une opportunité pour changer, pour orienter la politique locale vers une amélioration de notre quotidien (qualité de l’air et de l’habitat, développement de l’économie circulaire, économies d’énergie, ressources locales,…).
Europe Ecologie Les Verts de Saint-Quentin-en-Yvelines demande aux élus de SQY d’engager une réflexion structurée et de poursuivre les concertations avec les associations et autres organismes locaux ainsi qu’avec les habitants afin de présenter un PCAET riche de propositions.
Pour cela, une communication efficace doit être mise au service de ce PCAET afin de mobiliser largement. Récemment, SQY a diffusé les vœux de son Président, ne lésinant pas sur les moyens de réalisation ou de publicité, démontrant ainsi que SQY a les moyens de cette communication. Il ne manque donc que la volonté d’engager une politique environnementale ambitieuse et de mobiliser les habitants à travers les outils que sont le Plan de Prévention du Bruit dans l’Environnement et le Plan Climat Air Energie Territorial.